Tour d'horizon des "villes juives" en République tchèque

Kafka, le Golem, le quartier de Josefov, le rabbin Loew, le cimetière juif et ses milliers de tombes superposées... Le simple énoncé de ces noms évoque une kyrielle d'images, souvent devenues des "clichés" dans le bon et le mauvais sens du terme, un chapelet de représentations fantaisistes ou réelles mais qui sont toutes associées à Prague. Article : Anna Kubista, photos: KVIZ Třebíč, Petr Fuksa
L'histoire de la communauté juive, installée dans les pays tchèques depuis le Xè siècle environ, se décline en périodes d'accalmie et surtout orageuses, selon le contexte politique de l'époque. Cette situation d'alternance a trouvé son paroxysme
le plus terrible avec la réduction de la population juive quasi à néant, pendant la Seconde Guerre Mondiale, puisque 90% des Juifs du pays disparurent dans les camps de concentration.
La présence de la population juive dans les pays tchèques comporte de nombreux témoignages de pierre disséminés sur tout le territoire. Des festivals de musique juive sont également organisés chaque année dans le pays.
Et leur statut tout à fait particulier dans la société, établi à coups de privilèges accordés par le souverain, mais le plus souvent d'interdits et de limitations édictés par les autorités spirituelles et temporelles, détermine aussi leur présence ou non dans les villes et villages ainsi que la topographie des monuments dans de nombreux cas : à l'écart du centre historique souvent, en périphérie de la ville médiévale (puisque aujourd'hui les différentes expansions urbaines ont complètement intégré ces quartiers), le plus loin possible des lieux de culte chrétiens et des Chrétiens tout court. (...)