Liberec: L'éclat de l'avenir

Laissée à bout de souffle à la fin de la deuxième guerre mondiale et outragée par des années de communisme, le nom de Liberec ne fait plus guère rêver aujourd'hui. Mais demain? Le futur a déjà un pied dans la ville et s'annonce plein de promesses. Article: Elizabeth Salzmann
Imaginez... Lorsqu'en 1875 Ferdinand Porsche, le fondateur de la célèbre marque d'automobiles, voit le jour à Liberec, la ville compte 3 consulats et une bonne centaine d'usines. Cité riche elle n'hésite pas alors à l'exhiber en se dotant d'une mairie éblouissante, réplique de celle de Vienne, alors capitale de l'empire Austro-hongrois. De larges avenues se dessinent, bordées de villas cossues et d'immeubles prestigieux. La ville qui a déjà trois théâtres, possède également le premier zoo du pays qui abrite même un tigre blanc rarissime.
Liberec a alors tout d'une grande et ne cesse par son audace architecturale et sa réussite économique d'émerveiller Les nuages s'amoncellent à la fin de la première guerre mondiale.
Paradoxalement, alors que la Tchécoslovaquie fête son indépendance retrouvée, Liberec au cœur des Sudètes devient la ville principale de la Bohême allemande "Deutschböhmen" sorte d'Etat dans l'Etat, avec son propre gouvernement et ses billets de banque.La belle du Nord ne fait plus sourire et l'armée tchécoslovaque doit même intervenir pour remettre dans le droit chemin cette ville peuplée à plus de 80% d'habitants d'origine allemande.
En 1938, c'est l'Anschluss et le coup de massue. La ville s'engage dans une période sombre et sur la pente du déclin, qui se poursuit bien après la guerre. Le départ des Allemands laisse une ville quasiment déserte. Les communistes arrivés au pouvoir renier passé trop compromis de la ville avec l'Allemagne et s'empressent de jeter un voile sur son passé prestigieux. (...)