Michael Calcott

Notre rencontre avec l’Ambassadeur du Canada à Prague, son Excellence Michael Calcott nous a permis de comprendre la richesse des liens qui unissent ces deux pays mais c’est aussi en suivant le parcours des tchèques au Canada que l’on s’aperçoit que ces liens sont réellement inébranlables. Interview: Elizabeth Salzmann
Bientôt deux ans que vous vivez à Prague. Comment appréciez-vous la vie ici ?
Je suis ensorcelé par cette ville.
Et aussi par la République tchèque ?
J’ai peur de le dire parce que c’est tellement commun mais j’adore Český Krumlov. Et aussi Karlovy Vary, Marianské Laznĕ, Telč, les châteaux. Et par-dessus tout, la nature tchèque.
Voilà une passion que vous partagez avec de nombreux Tchèques…
Nous avons un adage au Canada qui dit «lorsque les Européens veulent s’isoler, ils se réfugient à l’intérieur. Les canadiens eux s’évadent dans la nature». Mais je crois que les tchèques, à l’opposé des autres européens, font de même ! La nature revêt une grande importance pour eux.
Avez-vous d’autres points en commun ?
Chez nous, il y a deux sortes de Canadiens. Ceux qui ont leur propre chalet et y vont tous les week-ends et ceux qui rendent visite aux amis qui ont un chalet. Les canadiens adorent, tout comme les tchèques, leur chalet. Et bien sûr le hockey ! Nous sommes fous de hockey.
60 des meilleurs joueurs tchèques jouent au Canada. Mais ce ne sont pas les seuls Tchèques installés là bas…
L’immigration tchèque a débuté au XIXe siècle. Avant la deuxième guerre mondiale, les raisons étaient plus ou moins économiques. Dans les années 1945-48 puis après 1968, elles étaient politiques. Cette année là, plus de 21 000 tchécoslovaques ont émigré au Canada.
Comment cela a-t-il été rendu possible ?
Les Canadiens ont été très sensibles aux événements de 1968 et le gouvernement a volontairement décidé de faciliter l’immigration des ressortissants tchécoslovaques. Les règles ont été simplifiées au maximum. Il suffisait pour les candidats au départ de se présenter dans les consulats et les ambassades canadiennes et ils pouvaient s’en aller.
Vers où ?
Beaucoup se sont installés à Toronto et Montréal. Mais maintenant, de nombreux tchèques ont déménagé à Vancouver. Ils passent leur retraite au soleil !
Se sont-ils bien intégrés ?
Vous trouvez à Toronto un quartier qui s’appelle Masaryk Town et beaucoup de tchèques n’ont pas oublié leur langue mais ils se sont parfaitement intégrés. Je n’ai jamais rencontré un groupe ethnique au Canada qui se revendiquent ainsi 100% canadiens et 100% tchèques ! Ils sont très fiers des deux pays.
Sont-ils parvenus à reconstruire avec succès une nouvelle vie ?