Les aveux des archives : quand la police secrète mettait Václav Havel sur écoute

La police secrète communiste (StB) s’est très tôt intéressée à Václav Havel, dramaturge déjà prometteur du théâtre praguois Na zábradlí. TOMIS III, c’est le nom du dossier monté par la police sur Václav Havel, où l’on peut lire : « Origines bourgeoises. Pendant la Première république, son père était propriétaire de grands restaurants à Prague. »
Au début des années 1960, de jeunes artistes hostiles au régime communiste commencent à graviter autour de Václav Havel. Ils se réunissent chez lui, dans l’appartement au dernier étage d’un vieil immeuble sur le quai Bedřich Engels. La sécurité d’Etat avait déjà mis le téléphone de Havel sur écoute depuis longtemps, mais en 1966, elle décide de faire installer chez lui des micros.
Pour la StB, c’était une opération importante. Les préparatifs furent donc en conséquence. Première étape : établir avec qui Havel vivait, quel était le plan exact de son appartement et qui étaient ses voisins. Les techniques d’espionnage à l’époque n’étaient pas aussi perfectionnées qu’aujourd’hui et les micros devaient être reliés à une centrale par des câbles.
Officiellement une association d’handicapés, en réalité une centrale d’écouteLa StB envisage d’abord trois façons de mettre Havel sur écoute. A travers le mur de l’appartement voisin où vivait une retraitée, depuis l’atelier de l’artiste Bedřich Rosol, dont une partie se trouvait au-dessus de l’appartement de Havel, ou bien directement depuis le grenier qui servait de buanderie aux locataires. Les agents de la StB commencent alors à se renseigner sur les voisins de Havel dans les moindres détails.
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