Miroslav Zikmund : « Je vais à nouveau repartir sur les routes »

Miroslav Zikmund a beau avoir passé la barre des 90 ans, il a plus d’énergie et d’étincelles dans les yeux que n’importe quel homme de 40 ans. Il a parcouru le monde entier, et quand on lui demande s’il va repartir bientôt sur les routes, il répond sans même réfléchir : « Mais bien sûr ! »
Non, je m’en suis débarrassé. On apprend à voyager. Il ne reste ensuite que la crainte de bien arriver à l’heure à l’aéroport. Mais ça, c’est normal. Mais à l’époque, quand on partait pour de longs voyages, c’était différent.
Vous n’avez pas l’impression d’être tous les deux un peu culottés, d’être des fanfarons ? Deux garçons qui partent comme ça et qui traversent la moitié du globe...
Mais bien sûr. Il y avait de cela. Mais j’étais déjà culotté bien avant.
Quand ? Avant c’était la guerre.
Justement. Déjà sous le Protectorat, j’avais la bougeotte. Il y avait quelque chose qui m’appelait. En 1943, je me suis fait faire de faux papiers et je suis parti dans les Alpes. Elles me faisaient rêver. A l’époque, j’aurais pu être jeté en prison et exécuté pour ça.
Est-ce que le jeu en valait la chandelle ?Je cherchais à me dépasser. Et les Alpes m’attiraient comme un aimant. J’y suis retourné encore en août 1944. Il y avait beaucoup de déserteurs italiens qui étaient recherchés. Et moi, je suis allé tout tranquillement à la police de Klagenfurt en Carinthie, j’ai dit que je n’avais nulle part où dormir et demandé si je pouvais passer la nuit en cellule. Si j’avais dormi dans un parc, ils m’auraient arrêté.La suite dans la version imprimée du magazine. Celui-ci est en vente dans la librairie de l'Institut Français de Prague ou par abonnement.