Meda Mládková : « Les souvenirs font souffrir »

Meda Mládková est la plus connue des collectionneuses d’art et des mécènes tchèques. Elle a fait don à la ville de Prague de sa riche collection. Malgré cela, elle a dû batailler pour obtenir de la ville de Prague une galerie pour accueillir ces œuvres (l’ancien moulin Sovovy mlýny sur l’île de Kampa). Mais ce n’était pas une première pour Meda Mládková.
Je vois comme en République tchèque, et ailleurs dans le monde, les gens deviennent de plus en plus durs. Ils aiment la violence. Et la cruauté. Les gens sont excités par la cruauté. Dans les films, il n’y a que des bagarres et des coups de feu. Les enfants tuent leurs camarades. Le sport est violent. La vie est devenue dure.
La cruauté a toujours fait partie de la vie...
Elle doit être en nous. Mais elle doit aussi être étouffée, il ne faut pas lui donner l’occasion de s’exprimer.
Vous ne pensez pas qu’il est mieux d’évacuer son agressivité à petites doses, par exemple par le sport – même s’il est violent, plutôt que de la laisser s’accumuler pour qu’elle finisse par exploser violemment ?
Je ne pense pas qu’il faille l’étouffer par la menace. Elle doit s’étouffer par l’éducation.
Par exemple par l’art ? En montrant aux enfants des peintures, des sculptures, comme vous le faites dans les programmes spéciaux de la galerie ? Est-ce suffisant ?
Vous éduquez les enfants en leur montrant de belles choses. Evidemment, ça ne suffit pas, mais ça aide. Je vois parfois des garçons qui lancent des cailloux contre des mouettes, j’ai vu un garçon qui noyait un oiseau dans une fontaine... Pourquoi ? Pour s’amuser ? En Amérique, ce genre de choses est impensable...
La suite dans la version imprimée du magazine. Celui-ci est en vente dans la librairie de l'Institut Français de Prague ou par abonnement.